Surtout, ce qui me sidère, ce qui me scie les jambes, c'est le motif invoqué pour me rentrer dedans. Môssieur annonce qu'il en a l'envie depuis des lustres, mais môssieur n'utilise que le prétexte de ma chronique de samedi dernier pour entrer dans la mêlée.
Qu'est-ce qu'elle avait ma chronique de samedi dernier, intitulée Le procès de l'Histoire? Qu'est-ce qu'elle avait?
Môssieur Péan me reproche dans un billet sur son blogue confidentiel (1) d'avoir lié Mai 68 en France avec la création des cégeps, de la Révolution tranquille et de la naissance du mouvement souverainiste.
Donc, je l'avoue j'ai terminé ma chronique par ces phrases:
Môssieur Péan rétorque à la chute de ma chronique en ces termes:«L'onde de choc de Mai 68 s'est fait ressentir partout. Au Québec, il a donné naissance à la Révolution tranquille, au mouvement souverainiste et aux cégeps.
Faut-il pleurer, faut-il en rire? Le procès est ouvert. J'attends vos témoignages.»
«Il arrive que le mélange de mauvaise foi, d’arrogante inculture et de flamboyante paresse intellectuelle du type me sidère encore. Quoique, je dois l’avouer, c’est de plus en plus rare… On s’habitue à tout à la longue, disait le héros de L’Étranger, roman qui comme tout le monde le sait a été inspiré à Camus par les conclusions de la Commission Bouchard-Taylor.»Alors là, ça me dépasse un peu. C'est bien la rigolade, mais tout le monde et sa soeur savent très bien que L'Étranger est inspiré par les oeuvres de Wajdi Mouawad.
Parce que, voyez-vous, Môssieur Péan souligne à grands traits que la Révolution tranquille s'est amorcée en 1960, voire en 1959. Parce que la Commission Parent qui a donné naissance aux cégeps a eu lieu en 1964. Parce que le mouvement souverainiste était déjà très éveillé dès 1963.
Sur ce point, il a raison. On n'a qu'à penser au discours du général de Gaulle en 1965 ainsi qu'aux manifs pour le bill 22, l'année suivante. Mais là n'est pas l'essentiel de mon propos!
Mauvaise foi. Arrogante inculture. Flamboyante paresse intellectuelle!
Quels termes cruels à m'adresser. Il est facile de prendre le temps d'écrire des billets qui se veulent érudits lorsque l'on dispose d'une journée entière à y réfléchir. Môssieur Péan, à ce que je sache, s'est fait clairer de ses emplois de chroniqueur. Même le producteur de papier nettoyant de la rue St-Jacques l'a flushé il y a quelques années. Comme une vulgaire chaussure, dirait mon ami Jacques Demers.
Avant de juger un homme, marchez une heure dans ses bottines. Vous verrez qu'entre une chronique pour Le Journal de Montréal / Le Journal de Québec, la production des Francs-Tireurs, le maintien de mon blogue sur Canoë, les cours pré-natals, la sélection musicale pour l'émission de Sophie du lendemain et la lecture de trois essais américains, il ne me reste que très peu de temps libres.
Ce n'est pas de ma faute si le foutu pupitre du Journal n'est pas capable de faire un peu de fact-checking!
En m'attaquant ainsi, Stanley Péan souhaite porter sa cause plus loin. Mais, concrètement, il ne fait que le procès du dérisoire.
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(1.) Remarquez ma grandeur d'âme. Rien ne m'oblige à mettre un lien vers un blogue qui, à l'inverse du mien, que dis-je DES miens (je suis une machine, j'ai l'impression occasionnelle qu'on me dédouble) génèrent des milliers de clics par jour (ou du moins par semaine).
2 commentaires:
Votre propos n'est pas totalement dans le même champ que celui de Péan.
Il n'y a rien, ou rien, ce qui est autre chose, que votre manière, mise en cause, qui est celle du multiple, du délayé par manque de temps, selon vos dires. Un de mes oncles me disait : "Mille métiers, mille misères, je sais tout, mais ne peux rien faire," . Ce qui fait dire à plusieurs qu'ils ont plus le temps de penser que vous. Même un B.S. avec ce qu'il faut pourrait vous répondre à certain propos selon qu'il écoute les actualités et soit lecteur de plus de deux ou trois cents pages. L'éducation diluée par malchance vaut-elle l'intelligence d'être payé pour diluer la chance d'une pensée atypique ?
Vous tendez depuis longtemps la perche pour qu'on ne vous reproche pas la paresse par trop plein... si tant est que l'intellect s'accroche à vos propos, dont ils ne sont pas dépourvu ; c'est la manière, comme lors de votre jeunesse qui avait plus d'acuité publiée, et là, c'est la manière de dire et de penser qui en souffre. Péan est fort parfois, attention. Nous n'avons pas toujours un prof qui nous guide et voit nos erreurs. Mais loin du Prof le Péan.
"On fait ce qu'on peut, mais il y a la manière"
J. Brel
C'est à vous de choisir, ou prendre le temps d'écrire sans marquer au quotidien ou ne pas marquer pour écrire avec le temps. La valeur que l'on accorde aux pôles de mon équation sont une possibilité de tous nos futurs. Auxquels croyez-vous ? Et que restera-t-il ?
MORS ULTIMA RATIO.
K.V.
Qui trop embrase, mal éteint.
C'est bien connu.
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